Médicaments, drogues et autres substances pendant l’allaitement

Puis-je allaiter lorsque je suis sous médication?

La plupart des produits qui entrent dans le corps finissent par se retrouver dans le lait maternel. Vous devriez toujours consulter un fournisseur de soins de santé avant de prendre un médicament, un traitement ou un remède naturel. Avant de prendre tout médicament, vous devez tenir compte des avantages qu’il procure par rapport aux risques qu’il représente pour le bébé. En général, la plupart des médicaments à appliquer sur la peau, dans les yeux ou le nez, ou encore à inhaler (comme les traitements pour l’asthme), sont sécuritaires pour les femmes qui allaitent. La plupart des vaccins sont sécuritaires, de même que la plupart des médicaments couramment prescrits aux jeunes enfants. Les autres médicaments présentent quant à eux un risque plus important; ceux-ci ne sont normalement pas consommés pendant l’allaitement. Si vous devez prendre un médicament ou un traitement pendant la grossesse pour gérer un problème de santé (p. ex., le diabète, l’hypertension), vous devrez probablement continuer à le prendre dans la période post-partum. Vous pouvez parler à votre médecin des effets potentiels de vos médicaments et traitements sur l’allaitement et lui demander s’il est nécessaire d’en modifier le dosage. La prise de certains médicaments et traitements est problématique pendant l’allaitement, notamment les médicaments anticancéreux, les immunosuppresseurs, l’alcaloïde de l’ergot, les médicaments radiopharmaceutiques et les anticonvulsivants. L’innocuité des médicaments pendant l’allaitement dépend aussi de l’âge de l’enfant; les bébés de plus de six mois sont moins vulnérables que les nouveau-nés et les bébés prématurés.

Les médicaments que je prends pourraient-ils influencer ma production de lait?

Certains médicaments peuvent faire diminuer la production de lait. Les femmes qui allaitent ne devraient pas consommer les substances suivantes, surtout lorsqu’il s’agit de très jeunes bébés :

  • Les antihistaminiques
  • Les sédatifs
  • Certains décongestionnants
  • Certains médicaments pour la perte de poids
  • Les diurétiques
  • Les fortes doses de vitamine B6
  • La nicotine
  • L’alcaloïde de l’ergot

Quels sont les effets de l’alcool, de la caféine, de la nicotine et des drogues sur l’allaitement?

  • L’alcool. L’alcool se diffuse facilement dans le lait maternel; il sera donc ingéré par l’enfant allaité. Une faible consommation occasionnelle ne devrait pas poser de problème au nourrisson, mais la surconsommation régulière ou occasionnelle doit être évitée. Il faudrait idéalement cesser temporairement l’allaitement après avoir consommé de l’alcool; au moins deux heures d’arrêt par consommation pour éviter d’exposer inutilement le nourrisson. La sédation et la déficience motrice figurent parmi les effets secondaires observés chez le nourrisson.
  • La caféine. Une consommation modérée de caféine (un maximum de deux tasses de café par jour) ne devrait pas nuire au nourrisson.
  • Le tabagisme. Le tabagisme n’est pas recommandé pour les femmes qui allaitent (ni pour qui que ce soit!). La nicotine et ses dérivés sont détectables dans le lait maternel. Le tabagisme pendant l’allaitement a été associé aux coliques du nourrisson et à la diminution du taux de prolactine chez la mère, ce qui mène au sevrage précoce. De plus, il faut faire attention de ne pas exposer le nourrisson à la fumée secondaire.
  • Cannabis. On dispose de peu d’informations sur les effets de la consommation de cannabis pendant l’allaitement. Le THC, le principal ingrédient actif du cannabis qui produit son effet psychotrope, peut se retrouver dans le lait maternel. Sa concentration dans le lait maternel dépend du mode de consommation de la mère (fumé, vapoté ou mangé) et de la fréquence de sa consommation. Bien que la recherche ne nous donne pas encore toutes les réponses concernant les effets du cannabis, il n’en reste pas moins que s’abstenir de consommer demeure l’option la plus sûre pendant l’allaitement.
  • Opioïdes. Les mères allaitantes qui consomment des opioïdes sur ordonnance ou qui suivent un traitement contre la dépendance aux opioïdes devraient pouvoir allaiter en toute sécurité. Il peut toutefois y avoir des exceptions pour des raisons médicales. Par prudence, les femmes qui consomment des opioïdes devraient discuter avec leur fournisseur de soins de santé des options qui leur sont offertes en matière d’allaitement.
  • Drogues illicites. Les drogues illicites peuvent être très puissantes, de sorte que même de très petites quantités peuvent être très dangereuses pour un nourrisson. Il est recommandé d’attendre un peu avant d’allaiter lorsque la mère vient de consommer une drogue illicite, et d’éviter d’exposer le bébé à la fumée.